Berlin

BERLIN AU MANTEAU D’ARLEQUIN

On ne trouvera pas ici un reportage sur Berlin, la plupart des images n’ayant pas de prétention à l’objectivité documentaire.  Seuls quelques panoramiques sont présents pour offrir une respiration.

Il s’agit plutôt d’une réorganisation de l’espace de la ville dans une tentative pour dégager une psyché berlinoise. On a ainsi trié les morceaux du manteau d’Arlequin pour rassembler des séquences historiques ou thématiques cohérentes, afin de synthétiser les caractéristiques d’un quartier ou un ensemble artistique.

Sous sa forme numérique, la technique du photomontage a paru particulièrement appropriée pour parler de Berlin. C’est déjà le collage, mais avec des ciseaux et de la colle, qui a été la forme d’expression privilégiée de deux artistes allemands emblématiques de la république de Weimar, liés au mouvement dada : dans le registre de l’image de propagande politique, John Heartfield (de son vrai nom Helmut Herzfeld), célèbre pour ses compositions antinazies, et dans un registre féministe, surréaliste et poétique, Hannah Höch, qui a dû enfouir ses œuvres dans son jardin de la banlieue berlinoise pour échapper à la persécution frappant les grandes figures de l‘«Art dégénéré ».

La référence à la peinture est par ailleurs une constante : l’une des premières images réalisées, « Une mémoire traumatique » est née en pensant aux oeuvres suprématistes : des formes géométriques organisées en équilibres dynamiques, mais avec les couleurs de l’environnement réel. L’évocation de la Gemälde Galerie emprunte dans son organisation aux commandes des grands collectionneurs du XVIIIe siècle, et dans sa forme, aux tryptiques du Moyen Âge.  Il était donc logique de conclure avec un hommage aux deux artistes allemands les plus importants de la période contemporaine, Joseph Beuys et Gerhard Richter.

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